Cet essai fait le point sur les études consacrées aux Tsiganes et rassemble plusieurs enquêtes menées sur différents groupes tsiganes en Hongrie, en France et en Espagne.
Sahara-Sahel, frontière de plus en plus poreuse entre l'Afrique et l'Europe. Ce n'est pas seulement une zone de transit, mais une région habitée par des hommes.
A partir des lettres émouvantes écrites par des Manouches internés dans les camps français au cours de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, l'auteur témoigne que dans certaines situations particulières les Tsiganes illettrés sont capables de surmonter la résistance qu'ils font vis-à-vis des institutions et envers toute forme d'institutionnalisation, et qu'ils savent parfaitement recourir à l'écriture des Gadjé. Pour ce faire, il analyse la correspondance des "Romanichels" internés dans les camps de l'Alsace-Lorraine ainsi que celle des "nomades" internés dans les camps sous Vichy et l'Occupation.
Alors que l'Etat somalien n'existe plus depuis 1991, la Somalie est sans doute l'Etat-nation le plus homogène d'Afrique sub-saharienne. Marqués par l'élevage nomade et la division en clans, les Somalis sont-ils condamnés à ne jamais former un Etat ? En dépit de leur tradition de mobilité et de migrations, ils ont fondé sur leur territoire actuel des cités-Etats, des émirats et des sultanats.
Le nomadisme pose la question de l'hospitalité de manière quotidienne.Une hospitalité qui ne se tourne pas vers l'étranger ou le touriste de passage mais vers celui qui, au coeur de la société, exprime un mode de vie en marge par une absence d'ancrage résidentiel et territorial et le recours à un habitat mobile.A l'égard des gens du voyage, il reste encore à inscrire dans les pratiques une hospitalité de la différence.
L'arrivée des Roms en provenance de Roumanie dans l'agglomération lyonnaise entre 1993 et 1998 chercher asile fut à l'origine des tensions qui ont traversé le secteur associatif et les rapports que celui-ci entrenait avec les autorités locales et nationales, la question étant de savoir s'ils rentraient ou non dans la catégorie des demandeurs d'asile au titre de la Convention de Genève. Les associations lyonnaises ont mis en place un dispositif spécifique limité dans le temps et subordonné à la durée de l'instruction de la demande d'asile. A partir des témoignages des Roms lyonnais, cet article analyse le dilemme de l'action sociative qui consiste à les accueillir ou à faire en sorte de réguler les flux, car ils sont le plus souvent renvoyés vers une condition de sans-abri provisoire.
L'ASAV (Association pour l'accueil des gens du voyage) est une association de Hauts-de-Seine qui s'occupe des Tsiganes, français ou étrangers. Cet article décrit les objectifs de cette association, fait un rappel historique de la présence des gens du voyage roumains en France, et notamment à Nanterre, et décritle dispositif dérogatoire au droit commun mis en oeuvre à l'intention de cette population en ce qui concerne l'accès aux soins et l'insertion en France.
Cette bibliographie sélective sur les gens du voyage en Europe comporte 145 références et a été établie à partir des données du fonds documentaire du CIEMI.
En partant du constat que depuis la fin des années 80, les médias évoquent complaisamment l'image d'une Europe occidentale submergée par l'arrivée massive des Tsiganes en provenance des pays de l'Est, l'auteur fait une mise au point sur cette question et analyse les véritables tendances et les perspectives relatives aux mouvements migratoires de Tsiganes entre l'Est et l'Ouest. De fait, les mouvements qui poussent les Tsiganes d'un endroit à l'autre ne répondent pas uniquement au besoin de s'assurer des ressources, mais aussi à une dynamique de production par la circulation.
Pendant la période coloniale, on a pu observer des migrations pastorales forcées de plus ou moins forte ampleur, provoquées autant par les calamités naturelles que par les contraintes administratives, sous couvert des besoins de développement économique. Ensuite, avec les indépendances, les flux migratoires de la zone sahélo-saharienne se sont dirigés vers des gisements miniers et pétroliers du nord. Enfin, la sécheresse de 1968-73 et de 1983-85 a provoqué une migration pastorale contrainte vers les pays méridionaux mieux arrosés. D'après l'auteur, depuis 1990, avec les révoltes Touaregs du Mali et du Niger et la répression qui s'ensuit, il ne s'agit plus de migrations mais d'exodes, au sens de fuites, des familles et des troupeaux en direction du Burkina Faso, de l'Algérie et de la Mauritanie.
Lamia Missaoui expose les résultats d'une recherche effectuée auprès de différentes communautés de gitans d'Italie (Piémont, Ligurie), de France (Provence Alpes Côtes d'Azur, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Catalogne) et d'Espagne (Catalogne). Elle s'attache à l'étude des relations entre mobilité et recours aux soins : choix de l'institution médicale, et comportement face à la maladie. Elle aborde en particulier les problèmes de santé liés au VIH Sida : contamination, soins de santé.
L'Italie est un lieu de passage et d'établissement pour les populations tsiganes qui parcourent les routes d'Europe depuis le XIIIe siècle où leur installation est liée à un certain nombre de migrations successives qui ont déposé dans les pays des strates de différentes populations. Le résultat de ce processus est la coexistence d'une population tsigane très hétérogène estimée à 100.000 personnes. Cet article donne un aperçu de chaque migration en s'efforçant d'en résumer les traits principaux, propose une analyse des différentes formes de mobilité qui caractérisent le nomadisme actuel des Tsiganes en Italie, et se focalise ensuite sur les transformations en cours, caractérisées par une tendance à la sédentarisation.
Lors du dernier recensement de la population bulgare datant du 4 décembre 1992, 288.000 personnes se sont déclarées d'origine ethnique rom, dont 257.000 ont reconnu le romani en tant que langue maternelle. A l'heure actuelle, la migration des Roms de Bulgarie, à destination essentiellement des pays européens, reste impossible à évaluer. Cet article esquisse les grands traits de l'émigration que connaît la Bulgarie dans la période actuelle, communément définie par le terme générique de "décommunisation", et évoque les solutions de principe aux problèmes que pose ce phénomène nouveau.
L'auteur s'interroge sur les raisons pour lesquelles 1) seule une minorité de Tsiganes vivant en France sous l'occupation a été victime des persécutions nazies, 2) les nazis n'ont pas donné l'ordre de les déporter à Auschwitz, 3) les derniers Tsiganes ne furent libérés des camps d'internement français que deux ans après la libération. Il trouve une réponse dans la combinaison des circonstances et règlementations en vigueur en France (lutte contre le nomadisme, assignement à résidence) et en Allemagne (formation de l'Etat-nation, internement en camp de concentration) traduisant une politique antitsigane.
En Macédoine, la population tsigane forme une communauté complexe, complexité qui se retrouve au niveau du mode de vie (sédentaire ou nomade), des métiers exercés dans le passé ou dans le présent, ou encore au niveau des origines, entre les groupes autochtones ou migrants venus d'autres régions de l'ex-Yougoslavie ou des Balkans. Cet article analyse cette mosaïque mouvante et la place des Tsiganes en Macédoine, où l'avenir des Roms est lié à la situation de ce pays en tant qu'Etat indépendant et à l'évolution de la situation dans les Balkans.